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« Une relation ne dure pas parce que deux personnes sont parfaites, mais parce qu’au moins une veille sur l’essentiel, pour deux. »
À l’heure où l’individualisme et la croissance personnelle sont valorisés, on imagine souvent que la réussite d’un couple repose sur l’union de deux personnes matures, stables, accomplies, capables de s’aimer sans jamais se peser. Un fantasme séduisant… mais rarement conforme à la réalité.
En vérité, la longévité d’un couple ne tient pas à la symétrie parfaite entre deux partenaires, mais à la satisfaction continue de leurs besoins essentiels, souvent portée de manière inégale par l’un ou l’autre selon les moments.
Ce n’est pas toujours 50/50 — et ce n’est pas grave
« Une relation durable n’est pas faite de deux personnes entières qui se suffisent à elles-mêmes, mais de deux êtres qui, ensemble, créent un espace où chacun peut respirer. »
Le mythe de l’égalité parfaite dans le couple est une source fréquente de tensions. Dans les faits, les rôles émotionnels, affectifs, pratiques ou financiers sont rarement symétriques. Il arrive qu’un partenaire soit plus capable d’écouter, de rassurer, de gérer les conflits, de nourrir le lien — ou de porter certaines charges.
L’important n’est pas que chacun donne de façon égale à chaque instant, mais que les besoins vitaux du couple soient comblés, même si cela crée un déséquilibre provisoire ou structurel.
L’équilibre ne se limite pas à l’émotionnel : il est aussi matériel, logistique, psychologique… et financier
Dans la réalité quotidienne, les couples doivent répondre à un large spectre de besoins, bien au-delà de la seule connexion affective. Il existe différentes formes de contributions qui, ensemble, permettent au couple de rester debout.
Prenons quelques exemples concrets :
Émotionnel : L’un sait écouter sans jugement, rassurer, désamorcer les tensions ou initier les moments de reconnexion. Domestique : L’un porte la charge mentale de la maison, des enfants, de la gestion du quotidien, pendant que l’autre prend le relais sur des aspects plus pratiques ou techniques. Social : L’un protège le couple des pressions extérieures (famille, travail, environnement), tandis que l’autre cultive le lien au sein du foyer. Financier : Et parfois, l’un assume la majorité — voire la totalité — de la charge financière, que ce soit temporairement ou durablement. Cela peut arriver : lorsqu’un partenaire traverse une période de chômage, de maladie ou de reconversion professionnelle, lorsqu’un parent choisit de rester à la maison pour élever les enfants, ou encore quand l’autre ne peut, pour diverses raisons, contribuer autant matériellement.
Dans ces cas, le soutien financier devient une contribution essentielle au maintien de la relation, au même titre que le soutien émotionnel ou domestique. Il n’est ni une dette ni un levier de pouvoir, mais une manifestation concrète de la solidarité affective.
« L’amour, c’est parfois payer pour deux, penser pour deux, tenir pour deux — sans rien attendre, sauf que l’autre aille mieux, un jour. »
Le vrai équilibre ne réside donc pas dans une stricte égalité des apports, mais dans une volonté commune de faire en sorte que l’ensemble tienne — en tenant compte des réalités, des fragilités et des forces de chacun.
La maturité émotionnelle d’un seul peut suffire à protéger le lien
Certains partenaires savent maintenir le cap, garder la tête froide, contenir l’intensité ou réparer après un conflit. Lorsqu’un couple traverse une tempête — burn-out, maladie, stress financier, crise existentielle — ce n’est pas la symétrie qui sauve, mais la capacité de l’un à absorber, réguler, apaiser.
Comme le dit Jacques Salomé :
« L’amour véritable commence quand l’un reste debout pendant que l’autre vacille. »
Cela ne veut pas dire que l’un doit toujours porter l’autre, mais que dans les moments critiques, cette capacité à tenir seul(e) permet au couple de traverser l’orage.
Une relation durable, c’est une co-régulation des déséquilibres
Quand un couple dure, c’est souvent parce que l’un a su, à un moment donné :
être stable pendant que l’autre tremblait, porter plus que sa part sans s’épuiser, voir plus loin que les chiffres ou les tâches, pour regarder le nous.
Ce n’est pas une injustice. C’est une forme de grâce, une dynamique vivante et fluide dans laquelle le déséquilibre n’est pas subi, mais choisi — pour préserver un équilibre supérieur : celui du lien.
Conclusion : Ce n’est pas l’égalité parfaite, mais l’attention à l’essentiel qui fait durer l’amour
Ce qui maintient un couple, ce n’est pas que chacun donne exactement pareil, mais que chacun donne ce qu’il peut de mieux à chaque moment, pour que les besoins fondamentaux — affectifs, émotionnels, logistiques et financiers — soient couverts.
Et parfois, une seule personne consciente, volontaire, et aimante suffit à maintenir l’équilibre jusqu’à ce que l’autre retrouve son souffle.
« Un couple ne dure pas parce qu’il est toujours équilibré, mais parce qu’il sait comment se rééquilibrer. »